Si les porte-clefs existent depuis plusieurs siècles, sous forme d’anneau en métal, le terme "porte-clés" apparait au XVIème siècle, en désignant le gardien d’une geôle ou d’une prison. Ce n’est qu’au XIXème siècle que ce terme désignera l’objet en lui même, sans autre fonction que celle de porter les clefs.
Le premier porte-clés publicitaire est apparu en 1902, de la marque GLADIATEUR, lors du salon du Cycle à Bruxelles. Mais il faut attendre les années cinquante pour que l’objet se popularise, et connaisse son âge d'or dix ans plus tard. La production touchera les plus grandes marques, dans tous les secteurs (alimentaire, automobile, produits ménagers…), le porte-clef apparaissant très vite comme un support publicitaire incontournable que les Français se sont très vite appropriés.
Les années 60 verront l’âge d’or de la production de porte-clés, plus de 65 000 modèles publicitaires différents, en général édités à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, sont recensés en France.
Cette production de masse a concerné la quasi totalité des marques de grande consommation, désireuses d’améliorer la notoriété de leurs produits. Même les petits commerçants ont édités leurs collections de porte-clés. Son engouement est phénoménal, il devient l'emblème miniaturisé d'une société de consommation débridée et joyeuse. La copocléphilie est née (co pour collectionneurs, po pour porte et clé pour… clé). A son apogée, le nombre de collectionneurs a atteint les 2 millions de personnes.
Aujourd’hui, les grandes marques se sont désintéressées du porte-clé en tant qu’objet publicitaire, le porte-clés redevenant un objet purement utilitaire, comme sa fonction le destinait au départ. Reste les collectionneurs et amateurs, encore quelques dizaines de milliers aujourd’hui… qui conservent, échangent, achètent ces petits témoins de fond de poche, qui racontent, l'air de rien, le virage économique, social et culturel des années soixante.